GLOSSAIRE DES TEXTILES


Ayate : mot dérivé du nahuatl ayatl qui désigne une cape de coton d'origine préhispanique. Au Mexique, seule la cape fabriquée en fibres d'agave porte ce nom. 

 

Batiste : toile fine très légère. 

 

Brochage : procédé de tissage faisant apparaître sur un tissu de fond certains motifs décoratifs à l'aide de fils de trame supplémentaires. S'obtient au métier de ceinture comme au métier mécanique. 

 

Broderie : technique utilisée pour orner une étoffe de dessins en relief exécutés à la main (à l'aiguille) ou à la machine. 

 

Caites : sandales rustiques d'origine préhispanique faites d'une semelle de caoutchouc tenue au pied par des liens en cuir. 

 

Calzón : pantalon court introduit par les Espagnols. 

 

Calzoncillo : pantalon blanc de coton noué aux chevilles, introduit (et souvent imposé) par les Espagnols.

 

Capixay : ce mot, dérivé du basque capusayo ou kapusay, désigne un vêtement masculin constitué d'une seule pièce en laine percée d'une ouverture pour la tête. Il possède parfois de fausses manches qui pendent sur les côtés ou qui sont intégrées à la veste. Il est prolongé par des franges sur un des bords inférieurs ou sur les deux. 

 

Cardes ou peignes à carder : instruments d'origine européenne composés d'une paire de planchettes à pointes qui servent à ordonner et peigner la laine (ou le coton) avant de la (le) filer.

 

Ceinture (faja) : ceinture ou bande tissée que les hommes indigènes utilisent pour tenir leur pantalon et les femmes leur jupe. Tissée au métier de ceinture ou mécanique, elle varie en largeur, couleur, forme et technique décorative. 

 

Ceinture de tête (cinta) : étroite et longue pièce tissée utilisée par les femmes pour arranger leur coiffe (tocado). Elle varie en fonction des communautés par ses matériaux, son tissage, ses dimensions, sa décoration et la façon dont elle est nouée autour des cheveux et/ou de la tête. 

 

Chachal : type de collier richement décoré de perles, de pièces d'argent et de breloques auxquelles sont parfois ajoutées de petites croix. 

 

Chaîne : support du tissage constitué de fils longitudinaux et parallèles, tels qu'ils sortent de l'ourdissoir.

 

Châle : voir peraje.

 

Chambray : toile simple de coton à chaîne blanche et trame de couleur. Elle sert actuellement à la fabrication des chemises. 

 

Confrérie (cofradía) : confraternité religieuse dédiée au culte d'un saint. Le système des confréries fut introduit par l’Église catholique à l'époque coloniale comme instrument d'évangélisation ; les indigènes en firent des institutions permettant la conservation de la Tradition. Elle est aujourd'hui le produit d'un processus syncrétique dans lequel ont largement fusionné des éléments des deux cultures. Les membres des confréries portent des vêtements distinctifs de la charge qu'ils occupent. 

 

Cuyuscate : coton de couleur naturelle marron dont l'emploi a pratiquement disparu. Appelé également ixcaco ou k'ako'j dans différentes langues mayas.

 

Dévidoir : appareil d'origine européenne utilisé pour garder en ordre les écheveaux de fils afin de les dévider, soit pour former des pelotes ou des bobinaux (montage du métier mécanique), soit pour ourdir la chaine (métier de ceinture).

 

Fuseau : instrument utilisé pour filer, tordre et enrouler le fil ; il est composé d'une fine tige de bois incorporée dans une fusaiole (contrepoids). 

 

Gaze : toile transparente fabriquée dans la région de Cobán sur le métier de ceinture ou mécanique, avec ou sans brochage. La technique consiste à entrecroiser (grâce à deux lices) les fils de chaîne entre deux passages de trame pour former des jours réguliers qui évoquent une dentelle simple.

 

Huipil : mot dérivé du nahuatl huipilli (appelé po't dans de nombreuses langues mayas) désignant une blouse d'origine préhispanique utilisée par les femmes mayas pour se couvrir le torse. Confectionné dans un tissage commercial ou fabriqué sur le métier de ceinture ou mécanique, le huipil peut être broché ou uni, brodé à la main ou à la machine. Il possède parfois un col et des manches. 

 

Ixcaco : voir cuyuscate. 

 

Jaspe : technique de teinture en réserve qui permet de créer des effets décoratifs. Des segments de l'écheveau de fils sont solidement ligaturés, empêchant ainsi la teinture de les atteindre. Quand on retire les attaches, les fils de l'écheveau présentent des parties teintes et d'autres non. La disposition particulière de la chaîne sur le métier permet de former les motifs lors du tissage. 

 

Jerga ou grosse toile : tissu rectangulaire que les détenteurs de charges politiques ou religieuses (régisseurs, maires, majordomes des confréries..) portent sur leurs épaules lors des cérémonies. Son dessin est le même que celui de la rodillera (voir ce mot) mais ses dimensions sont différentes. 

 

Jupe (corte) : jupe d'origine préhispanique utilisée par les femmes indigènes, elle se porte enroulée autour des hanches ou ajustée à la mode européenne. Elle est en général tissée sur le métier mécanique, bien qu'encore réalisée sur le métier de ceinture. Elle se distingue par sa couleur, ses motifs décoratifs et la façon dont les femmes la portent.

 

K'ako'j : voir Cuyuscate.

 

Malacate : fusaiole de cire ou de terre cuite qui leste le fuseau. 

 

Mante (manto) : voir peraje. 

 

Maxtate : terme dérivé du nahuatl maxtatl désignant certains tabliers que les hommes portent tout autour de la taille. 

 

Métier de ceinture : métier d'origine préhispanique composé d'un minimum de sept bâtons qui servent à tisser manuellement. Le métier n'existe que lorsque la chaîne est montée ; on l'utilise tendu entre un arbre ou un pilier de la maison et le corps de la tisserande, le bâton tenseur étant retenu par un bandeau à sa ceinture. 

 

Métier mécanique (métier droit à pédale) : métier d'origine européenne dont les lices sont actionnées par des pédales. 

 

Morga : jupe portée par les femmes de certains villages, généralement bleues ou noires et parfois traversées de rayures horizontales ou verticales blanches en accord avec le style de chaque lieu.

 

Morral : petit sac qui se porte accroché à l'épaule, fabriqué au crochet, au tricot, en filet (« looping »). en macramé, ou tissé sur le métier de ceinture.

Il est utilisé pour transporter argent, documents, repas, cigarettes ou autres petits objets.

 

Ourdissage : processus qui permet d'ordonner les fils de chaîne selon une disposition permettant de les monter directement sur le métier. Ces fils sont soumis à un parcours précis entre les bâtons verticaux ou horizontaux de l'ourdissoir de façon à former un croisement des nappes de fils pairs et impairs. 

 

Ourdissoir : dispositif utilisé pour préparer les fils qui vont composer la chaîne. Il s'agit souvent d'un appareil fait de bâtons verticaux fixés dans une planche ou directement fichés en terre, parfois de bâtons horizontaux fixés au mur. 

 

Paya : petite pièce en toile de coton brodée appliquée sur un voile que les femmes des confréries de Patzún portent au cours des cérémonies. D'origine gréco-romaine, elle fut introduite en Amérique par les Espagnols. 

 

Peraje : pièce rectangulaire dont se servent les femmes indigènes pour se protéger du froid, se couvrir la tête à l'église ou dans les processions, ou pour porter les jeunes enfants sur leur dos. Elle est d'origine européenne et d'un usage proche de la mante ou du châle. 

 

Ponchito : pièce de tissage rectangulaire en laine (dont la trame et la chaîne forment de petits motifs carrés ou seulement des rayures de trame), ornée de franges aux extrémités et parfois brodée. Dans certaines communautés indigènes, les hommes le portent à la taille, tel un tablier, retenu par une ceinture (faja).

 

Poncho : couverture percée d'un trou pour enfiler la tête, connue sous le nom de chamarra en certains endroits. 

 

Randa : couture décorative faite à la main qui permet de réunir les bordures des lés des huipils, jupes ou su't. 

 

Rodillera : tissage rectangulaire en laine protégeant le haut des jambes, dont les fils de trame et de chaîne forment des petits carrés blancs et marron. Les hommes indigènes des communautés comme Sololá, San Antonio Palopó y Nahualá le portent enroulé autour des hanches au-dessus de pantalons larges et courts suivant la coutume locale. 

 

Sábana : pièce en drap qui désigne certains su't (voir ce mot) dans la partie occidentale du Guatemala comme à Cantel et Totonicapán. 

 

Sur-huipil (sobrehuipil) : comme son nom l'indique, cette pièce de vêtement se porte sur le huipil ou, dans certains cas, comme un voile (par exemple, à San Miguel Chicaj). On le différencie du huipil par sa forme (plus longue) et son usage (cérémonial). Certains sont dans les mêmes couleurs que les huipils mais d'autres peuvent être totalement différents. 

 

Sur-pantalon fendu : vêtement masculin d'origine européenne qui se distingue par des fentes frontales et latérales ; il est fabriqué à partir d'un lainage feutré du commerce. Porté au-dessus de pantalons longs ou courts en toile de coton, sa longueur varie, descendant jusqu'aux genoux (San Juan Sacatepéquez) ou aux chevilles (Patzún, Tecpán et Todos Santos Cuchumatán).

 

Su't : tissage carré ou rectangulaire à usages multiples, quotidiens ou cérémoniels. Il sert à transporter des marchandises, des achats, à porter les enfants, se protéger du soleil, se couvrir la tête, les bras ou les épaules. Lors des cérémonies, les femmes des confréries l'utilisent pour porter objets rituels, images sacrées, nourritures... et recouvrir les tables et les autels. Le su't varie en taille, décoration, usage selon la tradition de la communauté. Certains sont formés d'un seul lé, d'autres d'un lé coupé en deux, d'autres encore de deux lés, tous reliés par une couture simple ou décorative (randa). 

 

Tapado : à Rabinal et San Miguel Chicaj, nom donné au sur-huipil cérémoniel qui se porte sur la tête comme une mante. 

 

Tapisca : récolte du maïs. La cueillette consiste à entailler et déchirer les feuilles entourant l'épi à l'aide d'un outil tranchant, puis à casser l'épi à sa base. 

 

Tapisserie : 1/ technique permettant d'entrecroiser des trames discontinues de différentes couleurs avec les fils de chaine pour former un motif ;

2/ technique exécutée avec des fils de couleur passés à l'aiguille sur une trame. 

 

Tocado ou coiffe : Composition réalisée par les femmes mêlant la chevelure à des éléments textiles (ceinture de tête, ruban, tupuy). 

 

Tocoyal : cordon de laine torsadé que les femmes des communautés de San Juan Sacatepéquez, Mixco et Santa María Chiquimula utilisent pour leur coiffure. A Cobán, elles se servent d'une variante appelée t'upuy. Dans d'autres lieux, le tocoyal nomme la ceinture de tête.

 

T'upuy : coiffe utilisée dans les confréries de Cobán pendant les cérémonies (voir tocoyal). 

 

Trame : ensemble des fils croisant transversalement, grâce à une navette, les fils de chaîne tendus sur le métier à tisser. 

 

Zaragüelles : terme rencontré dans les documents coloniaux qui peut se référer à deux vêtements différents : le pantalon et le caleçon. Héritage de variantes régionales en Espagne, où ce terme désignait, à Valence et à Murga, les larges pantalons masculins et, en Aragón, les caleçons blancs portés sous les pantalons.